Atelier
Voilà quelques temps que des photos de mon atelier privé viennent se montrer d’un coup de clic du numérique et de force à mes doutes, sur les réseaux sociaux.
Ce ne sont que quelques photos, mais le cours des choses, et d’un temps de labeur encore prenant, s’ajoutent à mon incompétence notoire à faire de la pub…
Incompétence, et incapacité par refus d’envahir de propos néonesques. J’allergise aux clignotantes démonstrations, à commencer par les miennes. C’est ma tare. J’aime bien ma tare.
Ce qui n’empêche que cet atelier, qui représente un projet de très longue date, est enfin une réalité et que j’ai aimé à vous faire suivre son avancée. D’autres projets se greffent, petits pas à idées mûrissantes, car je crois qu’on ne finit jamais de poser des pierres (de celles d’attente chères à un poète si cher, et de celles de la licence d’être).
Pour l’heure, il s’agit de pouvoir enfin travailler.
Alors, pas de battage, juste l’information qu’il faut, et vous dire que d’ores et déjà je peins dans mon atelier privé à Fontgombault , là dans la réalité de mes peintures, leur matière, et matières, leur aspect de texture, leurs couleurs réelles. Toutes ces choses qui ne se donnent pas en quelques mots, ici ou là, sur la toile ni de lin ni de coton, sur celle des virtualités passives qui tentent une incursion, parfois, dans la terrestralité active.
Mon bonheur, aujourd’hui, est de pouvoir placer sous les regards les paroles de mes mains, et pourquoi je peins. Ces mains qui peuvent me lâcher certains jours sous la douleur, et qui s’animent le plus souvent d’un pinceau entre les rêves, oubliant l’heure, le doute, et mon saxo qui se meurt…
Même si vous ne participez pas à ma continuité de peintre, du vouloir au pouvoir, par l’acte d’acquisition, vous le permettez en grande part dans l’acte d’intérêt et de curiosité à l’égard de mon travail.
Tant que vie sera, peindre se fera, parce que l’air, l’amour et l’eau fraîche ne suffisent pas, non plus l’indispensable commerce, peindre est une source et la contradiction de la mort.
Vous savez que l’on vit de et par ses vouloirs, que l’abandon ne doit se situer qu’aux conséquences, qu’elles se meuvent en hauts ou bas, en meilleures ou moins bonnes, aucune n’est vaine et chacune nous dit la route ou la déviation à prendre. Le but étant là, de l’autre côté de l’inatteignable horizon, tirant nos pas sur les hasards et faisant de la route le seul essentiel.
Bienvenue à ceux qui voudront entamer ce partage terrestre que mes mains composent.
© Marie Hurtrel